Les Aigles de Carthage juniors se sont ressaisis face à la Zambie et se sont qualifiés aux quarts de finale. Mais le vrai défi qui les attend demain devant le Congo, c’est un billet pour les demies et pour la Coupe du monde Indonésie 2023.
Adel Sellimi et sa bande nous ont donné pas mal de frayeurs après la défaite et la piètre prestation en match d’ouverture de la CAN contre la Gambie. Les craintes d’un fiasco qui nous aurait aussi barré le chemin pour la Coupe du monde, cette même année, se sont accentuées devant le Bénin après un nul mi-figue, mi-raisin. Le troisième match contre la Zambie était donc devenu le rendez-vous de la dernière chance. La défaite était interdite et aurait sonné notre glas. Un nul nous qualifierait troisièmes et mettrait le Sénégal sur notre route pour les quarts. La victoire dans ce match-couperet était donc devenue inéluctable et impérative. Heureusement pour nous, elle a été obtenue avec la manière et a redonné de la couleur au team national après ce visage pâle des deux premiers matches.
Ce qui a changé
Ce succès décisif est le fruit d’un changement dans l’approche d’une rencontre, d’une réelle métamorphose dans le jeu. Au niveau du système, de la stratégie et du mental. Gagner, ça ne peut se faire qu’avec un jeu porté vers l’attaque et pas avec l’attentisme, la sécurité défensive et le pari sur le contre et les fautes de l’adversaire dans sa zone de vérité. Si nos juniors se sont octroyé les trois points du bonheur, c’est parce qu’ils se sont débarrassés de la stratégie de la peur. Ça leur a permis d’aller chercher les Zambiens dans leur zone dès le départ, de marquer un premier but dès la demi-heure de jeu, de ne pas avoir été assommés par le but égalisateur et de reprendre l’avantage peu de temps après. C’est très important ce changement dans l’approche, car il a eu une influence positive considérable sur le moral et l’état d’esprit des joueurs et leur a procuré cette bonne dose de confiance et d’adrénaline pour forcer le destin de cette partie-clé contre les Zambiens.
C’est dans ces mêmes colonnes que nous avons affirmé que notre équipe nationale juniors avait l’essentiel et le plus important dans un groupe : le potentiel offensif. Et qu’il serait dommage de ne pas en profiter, de ne pas s’en servir. Mohamed Dhaoui, meilleur homme du match, l’a prouvé. Othmen Jibril, l’auteur du premier but libérateur, n’a pas également démérité. Il y a aussi Adem Garreb dont on attend qu’il s’éclate lui aussi, Chaim Jebali qui s’impose comme élément majeur et Youssef Snana qui doit redoubler d’effort pour figurer parmi le onze titulaire.
Cette équipe a tous les atouts d’un football d’attaque et ce serait vraiment contre nature de la forcer à un jeu à l’économie. Contre le Congo, il ne faudra nullement changer d’approche malgré la difficulté de l’enjeu et ce billet pour les demies et pour la Coupe du monde qui est en jeu. Les grandes équipes qui écrivent l’histoire sont toujours celles qui jouent en fonction de leur potentiel et de leurs qualités individuelles et collectives et pas en déformant leur jeu et en l’adaptant à celui de leurs adversaires.
crédit photo : © Mokhtar HMIMA